On ne peut pas louper M. K. ! Où qu’il soit, quel que soit le public qui l’entoure, il raconte sa vie, d’une voix assez forte, à qui veut – ou ne veut pas – l’entendre.
Et ce matin, il est venu me voir, comme d’habitude.
Il est tout excité et m’annonce fièrement, à moi aussi, qu’il a acheté une moto.
Ah, une moto !
Je savais qu’il tentait de passer le permis, mais je n’imaginais pas qu’il l’aurait obtenu aussi vite, et je croyais que c’était le permis voiture. J’ai donc du mal à croire que ce soit une grosse cylindrée. Il paraît qu’elle est superbe.
Je suis un peu inquiète pour lui, car il me dit qu’elle a de très nombreuses années, mais n’a jamais été immatriculée. Cependant, il ne semble pas inquiet et ce n’est d’ailleurs pas pour ça qu’il est là.
Il veut écrire à son bailleur pour louer deux boxes dans le parking souterrain de son immeuble.
Deux boxes ? Pour une moto ?
Mais oui !
D’abord, un box, c’est 30 €, deux boxes, c’est 50 €. C’est donc une bonne affaire.
Certes…
Mais en plus, il en a vraiment besoin de deux : l’un pour garer sa moto et stocker tous ses vélos, l’autre pour bricoler ses vélos.
Ben oui, M. K. s’est trouvé un travail : il achète des vélos pas chers, les retape et les revend un peu plus cher sur Le Bon Coin. Trafic de vélos ?
« Moi, j’ai besoin de rien. Je veux juste travailler ! »
— Bon, ben on va pas dire que vous allez y travailler, parce que je ne suis pas sûre que vous ayez le droit.
— J’ te fais confiance. Avec toi, c’est toujours bien ! »
Merci, M. K.