Mme M. apporte quatre offres d’emploi extraites du fichier de Pôle emploi et transmises par l’association d’insertion qui la suit, dans le cadre de son droit au RSA. Elle vient me voir pour y répondre.
Pour deux d’entre elles, le contact avec l’employeur ne peut se faire que par téléphone.
Je lui explique que je peux l’aider pour écrire mais pas pour téléphoner et qu’elle doit demander à l’association.
Je lui fais aussi remarquer le lieu de travail indiqué : au nord du département ou dans le département voisin.
Le lui a-t-on dit ? Sait-elle comment elle peut s’y rendre ?
Réponse négative à chaque question.
Sur les quatre annonces, deux proposent des places d’aide de cuisine.
L’une accepte les débutants à condition de connaître la cuisine turque. Or Mme M. est algérienne et n’a jamais préparé de plats turcs.
L’autre exige deux années d’expérience. Mme M. n’a jamais travaillé en cuisine. Ça ne va pas aller…
Une seule offre semble adaptée à son profil. Je l’examine pour préparer la lettre de candidature.
Il s’agit d’entretenir un laboratoire, faire la vaisselle et nettoyer les outils et les locaux. En regardant mieux, je m’aperçois que le laboratoire en question est celui d’une charcuterie et je jurerais que Mme M. est de confession musulmane. Je ne fais aucune remarque et rédige le courrier, tant bien que mal, comme toujours dans ces conditions.
Pour finir, j’explique encore une fois à Mme M. tous les points qui me paraissent problématiques pour elle et que j’entoure au surligneur sur les annonces. Je la renvoie à l’association pour qu’elle soit prise correctement en charge.
Je suis plutôt énervée.
Hélas ! Mme M. revient ensuite à plusieurs reprises, pour le même type de demande à laquelle il m’est impossible de répondre.
Mais comment et par qui est-elle suivie ?