Durant l’été, j’ai eu plusieurs commandes de discours de mariage – c’est toujours un grand plaisir pour moi – dont deux successives sous la forme de chanson : il s’agit de prendre un air connu et d’écrire de nouvelles paroles en rapport avec les mariés.
La première personne n’avait pas d’idée de chanson. Étant moi-même chanteuse amateur, j’ai un énorme stock de titres. J’ai donc émis quelques suggestions et ma cliente – la mère du marié – étant fan de Joe Dassin, choisit les fameux Champs-Élysées.
J’entreprends donc de raconter la rencontre de son fils et sa future belle-fille en suivant la structure et surtout l’air.
Arrivée presque à la fin du travail, je commence à être saturée de cette mélodie très tenace. Je m’endors avec, l’entends dans mes rêves et me réveille en la chantant, et ça continue toute la journée.
Sur ces entrefaites, je reçois une nouvelle demande du même genre du père d’une jeune fille, cette fois. Lui a bien une idée, la chanson de Robert Lamoureux : Papa, maman, la bonne et moi. Bon, me dis-je, je ne la connais pas bien mais c’est original de nos jours.
Ah mais, non, continue-t-il, il a changé d’avis car ça ne plaisait pas à sa femme. Il a plutôt choisi… Les Champs-Élysées.
Éclat de rire de ma part. Je lui explique que ça ne me changera pas et il me suggère de faire du copier-coller.
Ah non, monsieur, je fais du sur-mesure !
Et me voilà repartie à écrire d’autres paroles sur le même air.
J’y suis parvenue, bien sûr, et les deux clients ont été satisfaits.
Mais pendant plusieurs semaines, je n’ai eu que cette rengaine en tête. Dès que je revoyais le nom d’un de ces clients, je me remémorais tous les couplets et les fredonnais sans fin…
D’ailleurs, ça me reprend !
STOOOP !