Pendant que j’écris son courrier, Mme C. me pose cette question quelque peu surprenante.
Je connais cette dame depuis quelques mois. La première fois qu’elle est venue, elle était accompagnée d’une amie qui l’aidait. En effet, Mme C. a été victime d’un accident du travail dont je ne connais pas les détails, mais qui a nécessité une opération de l’épaule et une immobilisation du bras droit pendant plusieurs semaines. L’amie avait même signé pour elle les lettres que j’avais rédigées.
Elle est revenue plusieurs fois depuis, seule. J’ai pu constater l’amélioration de son état puisque, maintenant, elle peut signer, même si le geste lui occasionne quelques grimaces. Nous avons gagné en « intimité », je m’enquiers de sa santé…
Jusqu’à aujourd’hui :
« Vous avez du courage ?... Vous voulez voir ma cicatrice, comme elle est belle ? »
Je souris, à moitié :
« Non, je ne veux pas voir votre cicatrice. Je vous crois sur parole si vous me dites qu’elle est belle.
- C’est pas vrai, elle était toute fine au début, maintenant, elle est toute gonflée. »
Raison de plus pour ne pas la regarder !
Et j’enchaîne sur l’idée qu’elle devrait consulter un dermatologue, et patati et patata… Et elle ne donne pas suite à sa proposition.
Ouf, je m’en tire bien cette fois !
Il y a quelques années, une vieille dame avec qui des liens s’étaient aussi noués ne m’avait pas donné le choix : ni une ni deux, elle avait relevé son pull pour me montrer les dégâts d’une radiothérapie mal dosée sur un cancer du sein.
Gloups !