Mme A. arrive avec une poussette occupée par un petit garçon qu’elle garde, car elle est assistante maternelle.
Elle ne me dit pas tout de suite ce qu’elle veut, mais commence à raconter. Son jeune fils de quatre ans est souvent invité à aller jouer avec celui de la voisine. Il reste quelque temps, mais
quand sa mère veut qu’il revienne chez elle, la voisine refuse sous divers prétextes : il veut faire la sieste avec son copain, son fils à elle ne mange pas s’il est tout seul… Bref, parfois, à
22 heures, l’enfant n’est toujours pas rentré chez lui. Le père est obligé d’aller le chercher et se dispute avec la voisine.
Je l’écoute en ouvrant de grands yeux et suis scandalisée, à la fois par l’attitude de la voisine et par celle de la mère qui ne s’impose pas, mais je ne fais pas de commentaires.
Les relations s’enveniment avec échanges d’insultes. Puis, un jour, le couple reçoit une convocation à la MDS (maison départementale des solidarités) pour une enquête sur les problèmes qu’ils
pourraient rencontrer avec leurs enfants.
Ils s’y rendent et apprennent que les services sociaux ont été alertés par une lettre anonyme que leurs enfants et ceux que madame garde ne seraient pas bien chez eux. Ils comprennent tout de
suite d’où provient cette dénonciation calomnieuse et font part de leurs doutes. On leur fixe un autre rendez-vous à leur domicile avec des travailleurs sociaux pour la semaine suivante.
Madame veut écrire à l’inspecteur des services de protection de l’enfance pour expliquer ce qui se passe.
Sachant qu’ils ont déjà donné ces explications et qu’une autre rencontre va avoir lieu, je lui conseille d’en attendre le résultat. Mais je l’envoie tout de même, et sans attendre, consulter
l’association d’aide aux victimes qui tient des permanences dans la ville.