MM. I, père et fils, sont des habitués. Le père ne parle pas très bien le français, c’est pour cette raison qu’il est souvent accompagné de son fils, adulte, ou qu’il l’envoie seul pour les démarches administratives, notamment pour les rendez-vous avec moi.
D’une allure très aristocratique, il est coutumier du baise-main, pas très orthodoxe à mon avis, et m’offre souvent une tablette de chocolat. La première, il l’avait furtivement déposée sur le bureau et s’était enfui. Depuis que nous en avons ri, il me la présente dès son arrivée.
Aujourd’hui, il me tend la lettre qui accompagne habituellement le formulaire de renouvellement d’une demande de logement social. Il me semble bien avoir déjà rempli cet imprimé récemment et leur pose la question.
Je vérifie sur le récépissé de demande : en effet, le renouvellement a été enregistré le 18 décembre, alors que le courrier date du 11. J’explique au fils que tout va bien et qu’il n’y a rien de plus à faire.
Il traduit à son père qui a un air soucieux. Il demande que je le remplisse quand même. Je réexplique, mais il n’en démord pas et, dans sa réponse, je comprends le mot « problème ».
« Non, monsieur, vous n’aurez pas de problème, je vous assure. »
Le fils me croit et insiste auprès de son père. Finalement, celui-ci me dit qu’il me fait confiance.
Je conseille au fils, pour rassurer le père, de demander confirmation au guichet de la mairie.