Mme B. veut retrouver un travail de caissière après un congé parental. Elle est bien sûr inscrite à Pôle Emploi où elle doit se rendre régulièrement Elle me demande de mettre à jour son CV ; j’en profite pour l’améliorer. Elle ne sait pas comment faire figurer son congé parental, pour montrer qu’elle n’est pas restée sans rien faire pendant quelques années. Je lui propose de mentionner cette période dans une rubrique « Autres informations » où je note aussi qu’elle aime la musique et le sport.
Elle revient la semaine suivante : son conseiller à Pôle Emploi a été scandalisé de voir apparaître la période de congé parental dans la rubrique que nous avions choisie. Il exige que ce soit indiqué dans la partie « Expérience professionnelle ». Je suis vraiment interloquée et explique à Mme B. que ça me semble illogique et inexact. Elle est d’accord avec moi mais me supplie « S’il vous plaît, mettez ce que Pôle Emploi veut, comme ça, ils me laisseront tranquille. »
Je l’ai revue quelque temps plus tard : il faut que je mette son CV à jour car elle a travaillé quelque temps depuis, mais que je le refasse exactement comme celui qu’elle m’apporte. Je remarque que ce n’est pas celui que je lui avais réalisé.
Effectivement, elle a été envoyée par Pôle Emploi dans une structure spécialisée dans l'aide à la recherche d'emploi ; la personne qui l’a reçue a trouvé son CV « horrible », affirmé que ce n’était pas étonnant qu’elle ne trouve pas de travail avec un document pareil et le lui a refait à sa sauce.
Le CV « horrible », c’était mon œuvre !...
« Ah, ces gens-là savent exactement comment faire un CV qui marche à tous les coups !? »
Ma remarque est ironique mais Mme B. ne l’entend pas :
« Oui, c’est ça.
- Si vous voulez exactement la même chose, vous retournez les voir car il y a des détails qui ne vont pas et que je ne referai pas. Par exemple, la liste de vos compétences centrée me semble illisible. »
Un peu coincée par le temps, elle est d’accord. Pour ne pas la mettre dans l’embarras, je reproduis le maximum de choses. Elle repart satisfaite.
Par acquit de conscience, je compare mon CV « horrible » et le CV idéal, puisque j’avais la chance d’en disposer : je n’ai pas trouvé grande différence, si ce n’est que j’avais utilisé le terme « caissière » au lieu de celui d’« hôtesse de caisse » politiquement correct en ce moment moment, et que j’avais listé ses savoir-faire spécifiques à chaque expérience au lieu de les présenter dans une rubrique à part.
J’ai pris des notes : on a toujours besoin de s’améliorer !