M. A. veut déposer une demande d’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) qu’il me demande de remplir.
Munie de son titre de séjour, je remplis ce qui concerne son identité. Passons à son épouse…
« Vous avez votre livret de famille ? »
Il farfouille pendant un certain temps dans ses affaires et me tend deux traductions de son acte de mariage… Je suppose qu’il n’a pas son livret de famille. Faute de mieux, je recherche là les informations concernant son épouse.
Je trouve que la demoiselle Aïcha, fille de Untel, âgée de 18 ans, femme au foyer… a bien épousé ce monsieur. Je ne vois nulle part ni le nom de famille, ni sa date de naissance, ni le lieu. Mais je sais tout sur la dot, et aussi qu’elle est vierge et sous la tutelle de son père !
Et d’un coup, me revient en mémoire mon énervement en consultant le livret de famille des ressortissants marocains, comme l’est M. A. : l’épouse n’apparaît que sous son prénom, et seulement à la page qui indique la naissance des enfants.
« C’est quoi le nom de jeune fille de votre femme ?
– Son nom de jeune fille ?
– Oui, elle s’appelait comment avant de se marier ?
– Ben, Aïcha, elle s’appelle toujours Aïcha ! ».
Heureusement, il finit par me montrer une copie de la carte d’identité d’Aïcha !